Des impossibilités apparentes
Quand je regardais les étoiles, enfant, sur mon dos, mon père me disait qu'il y avait des étoiles éteintes depuis des années mais qu'elles étaient si loin de nous que leur lumière était encore en chemin.
Incroyable !
300 000 km par seconde, la lumière est rapide et pourtant il faut des années avant que cette lumière ne nous atteigne. À quelle distance doit se trouver cette étoile ?
Incroyablement loin.
Parce que si quelque chose ne peut pas être imaginé pour nous, il n'existe pas et nous ne pouvons pas le croire.
C'est ainsi que notre cerveau fonctionne.
La pensée que l'étoile éteinte est partie mais encore visible, crée un conflit en nous.
C'est l'une des contradictions qui nécessitent beaucoup de texte et d'explications avant que notre cerveau ne puisse l'accepter comme vrai.
Heureusement, il existe encore ces paradoxes et ces contradictions dans la vie qui forcent notre cerveau à s'enfoncer dans une impasse, nous obligeant à pousser cela dans notre boîte à secrets et à mystères.
Plus cette boîte est remplie d'impossibilités apparentes, mieux c'est.
À long terme, nous supposons que rien n'est ce qu'il semble être et nos conclusions sont prises trop rapidement et trop superficiellement.
Je me suis donc surprise à ne pas pouvoir rouler à plus de 30 km/h près des écoles, jusqu'à ce qu'un expert de la circulation m'explique que conduire un enfant à 50 km/h est mortel, mais pas à 30 km/h.
Que savons-nous ?
C'est si peu par rapport à ce que nous ne savons pas.
Newton a dit qu'il venait de ramasser un coquillage au bord d'un grand océan lorsqu' on l'a honoré pour ses découvertes.
C'est la bonne attitude.
L'étonnement.
Sentir son cœur s'écraser de stupéfaction avec la bouche ouverte.
Pour une violette de forêt en bourgeon.
Pour une chute d'eau étincelante.
Pour un ciel étoilé plein d'étoiles éteintes.
Pour un coucher de soleil.
Pour un corps nu.
Pour une âme nue.
Pour un mot doux.
Pour un cerveau coincé.
L'ahurissement éclaire de son faisceau de lumière le Merveilleux que la vie nous montre chaque jour dans sa plus petite partie et dans son infinie grandeur.
Méditation 21 mai 2020