La sagesse de la compassion
Tant que nous n'échangerons pas notre abondance de prospérité contre la souffrance des autres, nous n'arriverons jamais à l'illumination et à découvrir la vraie joie profonde de la vie.
C'est la sagesse de la compassion.
Acquérir la conviction profonde que le bien-être des autres est en fin de compte le vôtre.
Nous ne nous rendons pas compte des dommages que nous nous causons à nous-mêmes et aux autres en ne pensant qu'à notre propre bien-être, en évitant à notre tête la peine et la douleur des autres.
Nous devons apprendre à faire la distinction entre notre intérêt personnel et notre intérêt ultime.
Notre intérêt ultime est de participer à la communauté de vie en pleine conscience.
Alors notre ego est parti et nous ne sommes plus un prétexte, mais nous sommes l ‘ unité.
Toute notre souffrance vient du fait de confondre l'un avec l'autre.
Nous continuons de croire que se chérir soi-même est la meilleure protection que la vie offre, mais c'est le contraire qui est vrai.
L'aversion que nous avons pour la douleur et le chagrin est le résultat de l'attachement que nous avons à nous-mêmes.
Notre ego est plein d'attentes et de désirs, plein d'incertitudes et d'agitation. C'est le prix à payer pour posséder son ego.
Notre vie est la même que celle de tout autre être.
Il n'y a qu'une vie.
Seules les formes de vie diffèrent.
Chaque forme de vie nous montre à sa manière l'énorme variété de formes que la vie possède.
Et chaque forme nous montre la transformation constante qu'elle subit. Non seulement dans la croissance et le vieillissement de notre corps, mais aussi dans la transition de la forme à la non-forme.
La forme est modifiable mais la vie ne l'est pas.
La vie est l'énergie qui est toute forme et toute non forme.
Cette énergie n'a pas besoin de la forme pour exister. Il existe aussi dans le non-forme.
Et c'est là que la chaussure se serre.
Nous supposons que si le formulaire périt, nous périrons aussi.
Nous ne croyons pas que nous existons sans forme.
Et c'est la raison pour laquelle nous nous attachons tant à notre forme, à notre corps et à l'esprit qui y est attaché.
D'un autre côté, la plupart des gens ont aussi une croyance dormante et incertaine qu'il y a encore une forme de vie après la mort.
Partout dans le monde, même dans les jungles profondes, nous trouvons cette foi.
C'est un fait tellement abstrait que la plupart des gens disent qu'ils le verront le moment venu.
Et c'est vrai.
Pourtant, l'attachement à notre ego et notre croyance en la mort sont la cause de notre vie dans un monde de violence et de peur.
Nous jugeons toutes les formes de vie et les gens qui nous entourent comme des concurrents potentiels qui peuvent prendre notre place et notre nourriture. D'autre part, nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas exister sans tous ces autres et qu'une sorte de troc basé sur les pouvoirs est apparu.
Le partage est devenu un acte d'équilibre et ne se fait que s'il y a un avantage pour nous.
C'est sur ces principes que repose tout notre système économique. Le (dés)ordre mondial, nos politiques, les différents partis qui veulent tirer le tapis de leur côté et les mauvais compromis qui en résultent.
Face à cette attitude mondiale, mon texte sur la compassion est une illusion irréalisable pour les âmes naïves.
Mais ce n'est pas parce que l'homme s'est séparé intellectuellement de la communauté de vie et qu'il est donc toujours en guerre et dans la misère que nous ne devons pas défendre la seule possibilité durable de vivre ensemble en paix avec tous les autres peuples et formes de vie.
C'est le souci du bien-être de tous qui créera l'harmonie et la paix.
La sagesse de la compassion.
Le chaos actuel que nous apprenons tous les jours grâce aux bulletins de nouvelles finira par changer notre attitude obstinée.
Jamais auparavant le chaos n'avait été aussi mondialement lié.
Jamais auparavant une vision globale du monde n'a été aussi importante.
Il y a de l'espoir.
La perspicacité apportera le changement.
Mais ce n'est qu'à travers le chaos que l'on peut acquérir de la perspicacité.
Et il y a des leaders chaotiques au pouvoir.
Le changement est en marche.
Méditation 19 novembre 2019