L'archéologue

De même qu'un archéologue enlève patiemment et avec beaucoup de prudence avec un pinceau la terre qui recouvre sa trouvaille, de même j'essaie de mettre à nu mon âme qui est enfouie par mes pensées et mes croyances.

La vérité est cachée derrière des milliers d'opinions religieuses ou philosophiques.

Il existe un choix suffisant pour croire ce qui nous convient le mieux. En général, nous lisons des livres qui tiennent compte de nos opinions et les rendent plus fermes. Nous n'osons pas passer par le raisonnement de ce qui nous repousse naturellement de peur de perdre les bûches que nous avons accumulées. Nous craignons, si nous les perdons, de nous perdre nous-mêmes et de flotter à la dérive sur la mer des possibilités que la vérité nous offre.

C'est pourquoi nous devons nous en tenir aux faits.

La vie n'a jamais été différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Une alternance séculaire de naissance et de mort. Un renouvellement et une adaptation séculaires dans la créativité et la vitalité.

Les squelettes mis au jour par les archéologues nous montrent que des animaux géants ont existé et que le désert était constitué de mers.

Dans les dalles de la terrasse en pierre bleue, je trouve des fossiles de coquillages et de plantes.

Il y a eu d'énormes changements avec les périodes glaciaires, les catastrophes naturelles, les éruptions volcaniques et les inondations.

Notre planète est également vivante et sous l'influence de la décomposition, du changement, de la récupération et du renouvellement.

C'est précisément ce processus de renouvellement et de décomposition qui maintient la vie ici sur terre. L'ancien se renouvelle dans une nouvelle vie et disparaît ensuite.

La continuation éternelle de la vie comme une course de relais. Mes grands-parents se sont renouvelés dans mes parents et ils se sont renouvelés dans moi et je me suis renouvelé dans mes enfants.

Mais à la fin, la vie s'est renouvelée à travers nous.

Tout comme nous le faisons avec notre respiration en inspirant le nouveau et en expirant l'ancien, ou en absorbant la nourriture et en laissant sortir le reste, ainsi la vie continue de vivre à travers nous sous sa forme matérielle.

Mais tout comme nous, la vie n'a pas besoin de cela pour rester en vie.

La matière se décompose en énergie et ainsi le nouveau naît de la même énergie. L'extinction est le passage invisible de la matière à l'énergie pure. Naître, c'est devenir visible sous n'importe quelle forme de cette énergie. En fin de compte, rien ne disparaît ou rien de nouveau n'apparaît. Seule la forme semble différente, mais le contenu est le même.

En ne limitant pas notre vie à notre ego qui se veut individualiste, nous devons essayer de nous réconcilier avec le fait que nous ne sommes pas des individus mais que nous participons à la vie qui se manifeste à travers nous.

Notre crainte de nous accrocher à notre ego alourdit notre joie et notre liberté et nous cause du chagrin et de la douleur.

Apprendre à lâcher son ego est un exercice quotidien qui, comme le fait l'archéologue, va libérer notre âme couche par couche et nous faire prendre conscience que nous ne vivons pas seulement la vie, mais que nous sommes aussi la vie.

Méditation 21 octobre 2020